Venise : une merveille d’ingénierie

Venise n’est pas née d’un seul coup de la mer, comme Vénus. Cette ville puissante et fragile est le résultat d’un travail séculaire, patient, ingénieux. Construire une ville dans un marécage, sur des îlots affleurant à la surface de la lagune et souvent recouverts par l’eau, a été un grand défi, que la nécessité d’échapper aux déferlements des hordes barbares rendait pourtant impératif. Les premiers habitants se sont mis à l’œuvre pour bonifier les îlots, les rendre habitables. Venise repose sur une véritable forêt de pieux en chêne-rouvre et en mélèze, une forêt invisible qui est pourtant la condition de son existence. Songez que pour construire l’église de la Salute il a fallu plus d’un million de pieux! Jour après jour les Vénitiens, qui n’étaient au départ que de modestes sauniers et pêcheurs, ont inventé des merveilles d’ingénierie.
Les îles de Venise
- Murano est l’île connue du verre. En effet on ne connaît pas assez la beauté du verre de Murano, ses couleurs merveilleuses, sa finesse, les techniques secrètes présidant à sa réalisation et le travail immense qui lui donne toute sa rareté. Bien sûr, les magasins de verre qui bordent le quai de Murano donnent vite envie de fuir. Mais si on fait un peu attention, si on sait dégager de la quantité un objet de qualité, on sera vite conquis. Murano mérite d’être vue pour les créations en verre mais aussi pour son charme intrinsèque, et pour la très belle église vénéto-byzantine de San Donato dont le splendide pavement en mosaïques imite celui de Saint-Marc.
Les techniques de fabrication du verre de Murano devaient rester secrètes et les ouvriers ne pouvaient quitter Venise. Si l’un d’eux parvenait à fuir à l’étranger, la Sérénissime dépêchait aussitôt des sbires chargés de le tuer avant qu’il ne puisse révéler ses secrets.
Burano est une très jolie île de la lagune nord, célèbre pour ses dentelles et ses maisons colorées. Le « point en l’air » typique de Burano fut inventé par une jeune fille de l’île.
Chaque maison de Burano est peinte d’une couleur différente afin que les pêcheurs puissent la reconnaître de loin. Ces couleurs donnent à l’île un charme tout particulier. Ne manquez pas de goûter les « buranelli », les gâteaux secs typiques de Burano.
- Torcello : au bout de la lagune nord Torcello est une île fantôme, que quelques cafés et restaurants parviennent un peu à réveiller en été.Autrefois pourtant vivait à Torcello une communauté prospère de presque 50000 âmes venue d’Altino lors des invasions barbares. Malheureusement, au XIVème siècle, cette population fut décimée par le paludisme et dut abandonner l’île.En hiver on éprouve pleinement l’espèce de désolation lagunaire propre Torcello. En été les touristes sont assez nombreux, attirés par les trois édifices sacrés de Torcello qui représentent un itinéraire spirituel. La cathédrale de Santa Maria Assunta en particulier, fondée en 639, est d’une beauté absolue. Sa magnifique décoration de mosaïques fut réalisée entre le XIIème et le XIVème siècle et narre l’apothéose du Christ.
Voyage à Venise
Pour un voyage à Venise, l’avion reste le moyen le plus rapide. A partir de Paris, Lyon, Nice et Bordeau vous avez de nombreux vols à prix réduits chez Air France, Alitalia et KLM.
Vous pouvez aussi choisir de faire un voyage à Venise en train. Vous avez un train de nuit direct de Paris-Bercy, départ 20h28 et arrivée 8h55. Si vous venez de Lyon, vous pouvez prendre ce train à Dijon vers 22h. A partir de Nice vous avez un train de nuit, départ 19h11 et arrivée 7h36.
Enfin, si vous décidez de faire un voyage à Venise en voiture, le problème que vous rencontrerez à votre arrivée sera le parking. Les plus chers sont le Sant’Andrea et le San Marco, situés à Piazzale Roma.
Celui du Tronchetto (Park Isola Nuova Tronchetto) est un peu plus abordable. Un conseil: laissez votre voiture à Mestre, au parking La Serenissima, Viale Stazione, situé à peu près en face de la gare Venise-Mestre. Vous devrez ensuite prendre le train jusqu’à Venise mais cela prend dix minutes et vous ferez des économies. Il existe aussi un autre parking à Mestre, dans le centre.
Transport à Venise
Venise à pied

La plupart du temps on circule à pied, équipé de bonnes chaussures et à vive allure. Tenez votre droite, cela vaut mieux, vous éviterez de créer des embouteillages de piétons dans les rues très fréquentées.
Les transports publics
Parfois on a besoin de prendre le bateau, parce qu’il pleut, qu’on est fatigué ou qu’on a des valises.
Les bateaux des transports publics sont de deux types: le « vaporetto », qui ressemble à un bateau-mouche, et le « motoscafo », plus petit et plus rapide. Il existe aussi un bateau plus gros, appelé « motonave » qui assure la liaison entre Saint-Marc et le Lido.
Les bateaux-taxis sont de superbes vedettes dont l’intérieur, en bois et cuir, est extrêmement confortable mais leur prix est assez dissuasif.
Les gondoles

Les autres gondoles promènent les touristes, parfois au son d’un accordéon, pour un prix bien supérieur. Ce genre de promenade vous permet de voir Venise d’une autre manière, au ras de l’eau, dans le silence, ce qui est une sensation inoubliable. La gondole, dont le nom viendrait du grec cymbula, est une merveille technique et artistique, plusieurs types de bois sont utilisés pour sa construction et sa forme particulière, légèrement inclinée, lui permet de glisser le long des canaux avec souplesse.
Comme la gondole n’a pas de timon, c’est la rame qui en fait office. La pièce en bois torsadé sur laquelle repose la rame s’appelle « forcola » et c’est une véritable oeuvre d’art. Le « fer » denté qui se trouve à la proue sert à équilibrer l’embarcation et chacune des dents représente un « sestiere » (quartier) de Venise. La partie pleine qui le termine serait le bonnet du doge (le « corno ») et la pointe inversée l’île de la Giudecca.
Lieux à visiter à Venise
Eglises

La basilique des Frari est ouverte du lundi au samedi de 9h à 18h et le dimanche de 13h à 18h. En juillet et en août, les églises sont fermées le dimanche, sauf la Basilique des Frari.
Musées


La Ca’ d’Oro, le plus beau palais du Grand Canal, où vous pourrez voir des oeuvres de Titien, Giorgione, Mantegna, est ouverte de 8.15 à 14h le lundi et de 8.15 à 19.15 les autres jours. Le billet coûte 3 €.
La collection Guggenheim est ouverte de 10h à 18h tous les jours sauf le mardi. Le billet coûte 8 €. Vous y verrez des œuvres d’artistes contemporains tels que Picasso, Brancusi, Pollock, Mondrian etc…
Le Carnaval de Venise

Le doge Enrico Dandolo serait à l’origine du Carnaval de Venise : se promenant en 1204 dans les rues de Constantinople qu’il venait de conquérir, il remarqua quelques femmes voilées et décida de se constituer un petit harem privé, qu’il ramena ensuite à Venise. De là serait née l’habitude des Vénitiens de porter, pendant le Carnaval, la bauta, cette étoffe noire qui couvre la tête et, associée au demi-masque blanc et au tricorne, constitue le vêtement traditionnel, masculin et féminin, du Carnaval vénitien.
Le nom de Carnaval viendrait du latin carne vale, adieu à la chair. On fait bombance avant que ne vienne le sinistre mercredi des Cendres, début du Carême. Le Carnaval n’était pas au Moyen-Age une spécificité vénitienne, mais le Carnaval de Venise a toujours eut un lustre qu’on ne vit nulle part ailleurs. Déjà à l’époque on accourait de l’Europe entière pour y participer, et cette réputation ne fit que croître au cours des siècles suivants.
La foule, essentiellement vêtue d’un tabarro, grand manteau noir, et de la bauta, plutôt qu’à se déguiser aspirait à se cacher, à oublier son état de pauvre ou de riche, d’homme ou de femme, à distribuer autrement les cartes du destin. Les déguisements proprement dits cependant ne manquaient pas, tels Arlequin venu de Bergame ou Pantalon, le prototype du marchand vénitien simplet mais fourbe, dont le nom viendrait de Pianta Leone, Plante le lion, allusion au drapeau que Venise planta un peu partout en Méditerranée, ou encore le mélancolique Polichinelle qu’a si merveilleusement peint Giandomenico Tiepolo.
Au 18ème s. le Carnaval de Venise en arriva à durer presque six mois. Il commençait le 6 janvier, était interrompu par le Carême, reprenait à l’Ascension, s’interrompait l’été parce que la noblesse quittait Venise pour la campagne mais recommençait à l’automne et ne cessait que peu avant Noël, le 15 décembre. Une ville entière sous le masque, que l’on ne quittait jamais, ni pour vaquer à ses affaires ni pour s’adonner aux jeux de hasard ni, surtout, pour aborder un(e) inconnu(e), ni vu ni connu. Fêtes somptueuses, bals sur les places, exhibition d’animaux étranges, comme cet éléphant pour lequel on construisit en 1772 un pavillon spécial Place Saint Marc. Ou ce lion, amené par un saltimbanque en 1762, un vieux lion pelé si doux qu’il fut baptisé » le lion de ces dames » et qu’on pouvait caresser pour la modique somme de dix sous. Préfiguration du destin du lion de la Sérénissime ?

Le Carnaval contemporain, qui a été remis au goût du jour en 1979, reprend bien des aspects du passé, et permet, ne serait-ce qu’un jour, de changer de visage et d’identité, de se mêler à une foule cosmopolite, de partager un rêve.
Hébergement à Venise


Un appartement peut aussi être moins cher qu’un hôtel à Venise. De plus, il vous donnera également la possibilité de cuisiner chez vous, donc de faire vos courses au marché et d’être ainsi mêlé aux activités quotidiennes de la ville.


